Rêve et réalité

Posted by Fanny Lloret on 2018-12-20

Rêve et réalité

Que vous inspire la Nouvelle-Zélande à vous ?

Pour nous, malgré un plan de route inexistant ou presque, le pays kiwi nous faisait imaginer des paysages grandioses à couper le souffle. Et nous en avons vus des masses de paysages extraordinaires jusque-là et il nous en reste encore beaucoup à découvrir puisque à l’heure où j’écris, on est encore dans le nord de l’île du Sud. Aussi, sans vouloir vous spoiler ni être négatifs, on fait forcément des constats - c’est pour ça qu’on est là, se faire une idée par soi-même.

Sur la route

PO a déjà relativement largement dénoncé les infrastructures du pays dans son article un peu “coup de gueule”, La petite reine et la grande route mais ce point est trop gros pour ne pas revenir dessus dans cet article-ci.

Les routes sont belles. Je veux dire, l’asphalte est à peu près toujours de très bonne qualité ! Il n’y a malheureusement pas toujours d’accotement et c’est gênant surtout sur les “highway” et surtout… Sur l’île du Nord. Oui, l’île du Nord est un enfer pour les cyclistes. Pas seulement au niveau des infrastructures, quoique le problème est sûrement aussi, à la base, un manque d’infrastructures adaptées mais la circulation et la manière de conduire des néo-zélandais. On le sait, ils sont adorables et accueillants ! Mais il semblerait que quand ils sont derrière un volant ou même un guidon, ils n’ont plus aucune humanité. En fait, à cause du manque d’infrastructures adaptées pour le partage de la route, le manque de logique de circulation combiné au fait que faire du vélo est un sport et pas un moyen de transport, ils n’ont juste même pas conscience de ce que c’est que d’être à vélo sur le bord d’une route. Ils ne savent pas que nous frôler ou ne pas ralentir nous souffle, nous aspire, nous déséquilibre ! Et klaxonner nous surprend et nous fait peur…

Bref. Constat fait, on est déjà, à très peu d’exceptions près, bien mieux sur l’île du Sud.

Bio-sécurité et environnement

En arrivant en Nouvelle-Zélande, et même avant d’y venir, on te met en garde : “déclare ton matériel de sport et ne prend pas de bouffe !”. En effet, tu passes une bio-sécurité avant d’entrer au pays. Ce qui est une excellente chose. La Nouvelle-Zélande est une île - 2 en fait - il faut donc pouvoir contrôler les contaminations possibles pour conserver ces îles et leur environnement propre.

Cool !

Par contre voilà, une fois sur le terrain, tous les départs de randonnée et sites naturels sont dépourvus de poubelles. Mais certains restent accessibles en voiture… Je sais pas vous, mais moi j’y vois un problème de cohérence total.
Donc on est responsables et bien conscients, on emporte nos déchets, et selon les conditions, on en a… En masse parce que le zéro déchet en voyage qui plus est à vélo, c’est bien beau mais c’est juste extrêmement compliqué sans un pied à terre régulier. Bref, on a jusque-là probablement produit l’équivalent de notre année de déchets ;( - Et pour vous arrêter tout de suite : on a pas compté !

Ce phénomène d’absence de poubelles sur des points stratégiques de départs ou fins de randonnées ou sites de camping ou stationnements de réserves scéniques et naturelles est très frustrant. À vélo ou à pied, sans véhicule, ça n’est pas si évident de porter ton kilo de déchets.

Sur ces frustrations, on ne peut cependant pas enlever aux kiwis leur propreté relative. En effet, les bords de routes sont tout de même très propres et on croise rarement ou très peu de déchets !

Déchets : non, voitures : oui !

L’élément perturbateur

Peut-être les avez-vous déjà croisées, ces petites mouches bien ordinaires. Ou presque. Les “sandflies” (mouches de sable) autrement dit en français). Et bien elles dévorent les humains ! Sur l’île du Nord, elles sont peu nombreuses mais on fait connaissance tranquillement. Sur l’île du Sud, plus tu descends au sud, plus la relation s’intensifie et devient intime ! Alors, elles ne piquent pas, elles mordent. Et leur sorte de venin peut prendre jusqu’à 2 jours avant de se faire sentir… Mais ça démange comme rien d’autre !

Parfois, et à certains endroits, il semblerait qu’il y en ait un peu moins. Mais a priori, une blague kiwi dit que sur la côte ouest de l’île du Sud, tu as le choix entre pluie torrentielle ou sandflies.
La pluie donc, peut s’abattre pour toute une nuit par exemple. Et quand tu choisis un emplacement de camping sauvage, mal, et bien le lendemain matin, c’est plus une tente que tu as mais une pataugeoire. Puis la météo… Benh elle t’écoute pas. Elle te laisse pas toujours quelques heures de répit pour sécher. Alors t’es mieux de te dire “c’est que de l’eau” puis de rouler jusqu’à un lieu où tu trouveras un toit… Pas une tente.

Bref, pluie ou sandflies, ces derniers jours, on a testé. C’est la réalité. Une réalité qui parfois a tendance à rattraper tes rêves. Tu sais ceux que tu avais de ton voyage bien paisible dans la nature et les montagnes… Oui mais ne l’oublies pas : les paysages sont absolument MA-LA-DES.

Thèse, anti-thèse, synthèse

Même à mi-chemin, on ne peut s’empêcher de faire comme un bilan. Benh oui puisque les risques pris sur les routes, les sandflies, la pluie ou les frustrations nous rendent parfois la vie dure ! Alors, oui, comme tout dans la vie, il y a des bonnes et des mauvaises choses. Mais on vous rassure, on profite de tout, parce qu’après tout… Les paysages et la simple expérience sont fous ! Puis les cicatrices laissées ne seront que plus de souvenirs :p

Et on réalise une chose : notre voyage à vélo est un éloge à la lenteur. Et la lenteur rend les moments difficiles un peu plus difficiles que s’ils n’étaient simplement pas agréables…

Bonus

Pour le lol, une petite liste d’infrastructures ou situations connues lors de notre expérience :

  • Une intersection en T sur route de campagne. Un panneau de limitation de vitesse à 80 km/h 10 mètres avant. Beau.
  • Une piste cyclable qui se termine et te demande de traverser parce que le pont est trop étroit. Donc c’est logique de faire prendre le risque aux piétons et cyclistes de traverser une route type “nationale”, très fréquentée en sortie de ville, pour emprunter le trottoir. Puisqu’il n’y a un trottoir que d’un côté du pont. Et que ce trottoir n’est même pas assez large pour que 2 piétons se croisent. Imaginons un peu avec un, ah non ! 2 vélos ! Benh ça passe juste pas alors tu fais une marche arrière sur un trottoir de pont au bord d’une nationale quoi !
  • Une entrée sur piste cyclable qui interdit l’accès à “tout véhicule”. Okay ? … Quoi ?!
  • À Wellington, un trottoir… Cul-de-sac ! Surprise ! Si tu prends par là, t’as la possibilité de jeter des choses dans une poubelle publique par contre, avance encore un peu… Et non ! Tu n’iras pas plus loin, merci de nous avoir rendu visite, bye !
  • Une route, “Highway entre Whanganui et Wellington, bord de mer, côte abrupte, la “highway” est donc logiquement 2 fois 1 voie, celles-ci séparées par une barrière en cables… Inamovibles. Pas d’accôtement du tout. Et benh qund t’es à vélo, ne t’engage pas sur cette route. Sois tu meurs. Sois tu meurs. Non, tu es mieux d’aller prendre le seul accès pédestre et cyclable, encore une fois de l’autre côté de ton sens de circulation. Ah et puis, ce trottoir, ce passage en question est bien évidemment large de… 20 cm. Et disponible donc pour les 2 sens sinon c’est pas drôle.
  • Il y en a encore à la pelle…

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